Colère des agriculteurs : focus sur les revendications portées par la filière
Avril 2024

La FNSEA et Les Jeunes Agriculteurs, les deux principaux syndicats agricoles, ont adressé au gouvernement une liste de 120 demandes, dont une vingtaine considérées comme prioritaires, sur la question des salaires, des contraintes environnementales ; et réclament des mesures sociales et fiscales pour garantir l’avenir de la profession et le renouvellement des générations.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a mené plusieurs entretiens avec les ministres de l’Agriculture, de la Transition écologique et de l’Economie pour apporter des mesures d’urgence au monde paysan, mobilisé depuis plusieurs semaines. Un axe prioritaire pointe l’accumulation des normes, principalement les dispositifs de protection de l’environnement adoptés ces dernières années, jugés trop contraignants par les exploitants.
Les syndicats demandent une remise à plat du plan eau de 2021, qui organise les prélèvements et la réponse aux situations de sécheresse. Ils rejettent également le plan de protection des zones humides mis en place par le ministère de la Transition écologique et demandent la fin des zones de non-traitement (ZNT), cette distance de sécurité vis-à-vis des habitations et des milieux protégés, que doivent respecter les agriculteurs lors de l’épandage de produits phytosanitaires. Parmi leurs exigences : le « désarmement des agents » de l’Office français de la biodiversité (OFB), crée en 2019 et qui assume une fonction de « police de l’environnement », habilité à mener des contrôles et à renvoyer les contrevenants devant les tribunaux.
Lever les contraintes administratives et environnementales s’accompagne aussi forcément d’une remise en question des moyens de production : elle interroge la volonté de nos dirigeants sur la souveraineté alimentaire du pays et du continent ; mais aussi une réflexion sur l’avenir du secteur ! Les syndicats exigent une mise en place rapide du pacte pour le renouvellement des générations dans l’Agriculture, présenté en décembre dernier par Marc Fesneau. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs attendaient une « loi forte » qui porterait notamment des « mesures fiscales/sociales », destinées à faciliter l’installation de jeunes agriculteurs et la transmission des exploitations. Le projet de loi dévoilé récemment qui reconnaît l’agriculture « d’intérêt général majeur » répond à un certain nombre de demandes, notamment sur les questions d’éducation, d’enseignement et de formation. Mais l’absence de mesure d’accompagnement du financement des transmissions ou de mesures visant à redonner de la compétitivité dans les fermes est loin de satisfaire le terrain. Affaire à suivre…
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